Bonne retraite à Gildas Le Dilec qui fut un excellent représentant de la France à Bangkok
Article du Petit journal de Bangkok
Le nouvel Ambassadeur de France en Thaïlande a été nommé la semaine dernière par décret présidentiel. Damien Loras, jeune conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, est donc en principe appelé à exercer dans le royaume ses premières fonctions d’Ambassadeur. Mais sa nomination est néanmoins contestée par le syndicat CFDT du ministère des Affaires étrangères qui devrait déposer un recours auprès de François Hollande et du Conseil d’Etat
La Résidence de France attend toujours son nouvel occupant (photo Yann Fernandez)
Le remplaçant nommé par décret présidentiel de l'ambassadeur de France en Thaïlande Gildas Le Lidec, parti en retraite le 15 avril dernier après deux ans et demi en poste ici, s'appelle Damien Loras. Ce jeune énarque âgé de 42 ans selon la presse française, vient d’être nommé "Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès du Royaume de Thaïlande" par un décret signé par Nicolas Sarkozy, daté du 4 mai et publié le lendemain au Journal officiel. Damien Loras, conseiller chargé des Amériques, de la Russie, du Caucase, des Balkans et de l'Asie centrale, a fait partie ces cinq dernières années de la cellule diplomatique de l'Élysée sous la présidence Sarkozy. D’après LeFigaro.fr, Damien Loras a effectué l’essentiel de sa carrière à l’ONU, en tant que premier secrétaire de la mission française permanente auprès des Nations Unies. Il a également été membre du cabinet de Philippe Douste-Blazy lorsque celui-ci était ministre des Affaires étrangères de 2005 à 2007.
Damien Loras ne remplirait pas toutes les conditions requises
La nomination de Damien Loras en Thaïlande, officialisée à la veille du second tour de l’élection présidentielle, est contestée par la CFDT-MAE, syndicat majoritaire au Ministère des Affaires étrangères. Ce dernier la qualifie d’"illégale" et de "provocation". Selon la CFDT-MAE, le conseiller diplomatique ne remplirait pas l’un des critères pour devenir ambassadeur de France. Le syndicat évoque l’article 62 du statut des agents diplomatiques et consulaires, modifié en 2009, établissant qu’ "il peut également être fait appel pour occuper ces emplois [ambassadeurs de France et ministres plénipotentiaires] à des conseillers des affaires étrangères qui justifient d'au moins dix années dans un corps de catégorie A, dont au moins trois à l'étranger, et ayant démontré, notamment par l'exercice de responsabilités d'encadrement, leur aptitude à occuper ces emplois." La CDFT-MAE estime que Damien Loras ne s’est jamais vu confier des responsabilités d’encadrement telles que par exemple le poste de directeur géographique, de Consul, de Conseiller de coopération, nous a précisé hier par téléphone le secrétaire général du syndicat, Thierry Duboc.
Yann FERNANDEZ (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) vendredi 11 mai 2012
La suite c'est ici le petit journal ink
DAns les inrocks
Damien Loras, de la cellule diplomatique de l’Elysée, a été nommé ambassadeur en Thaïlande. Le syndicat CFDT du ministère des Affaires étrangères compte déposer un recours pour excès de pouvoir.
Il pose aux côtés de Nicolas Sarkozy, attablé pour une visioconférence avec Barack Obama, le 12 avril. Studieux, Damien Loras, conseiller diplomatique de l’Élysée, prend des notes. Cet énarque de 42 ans, qui a passé un quinquennat sous les ordres de Jean-David Levitte, est l’un des plus proches collaborateurs du président sortant en ce qui concerne les Affaires étrangères. Mais depuis quelques mois, l’avenir du conseiller “Amériques, Russie, Caucase, Balkans et Asie centrale” s’est obscurci.
Nicolas Sarkozy entendait remercier son conseiller diplomatique par un poste prestigieux. En octobre dernier, il songe à le nommer ambassadeur de France au Brésil, projet aussitôt abandonné face à la défiance du syndicat majoritaire au ministère des Affaires étrangères, la CFDT.
Pourtant, Nicolas Sarkozy n’a pas renoncé. Le 4 mai, soit deux jours avant sa défaite, le président sortant a finalement nommé Damien Loras ambassadeur en Thaïlande, par décret publié au Journal officiel. Aussitôt, la CFDT des Affaires étrangères a annoncé son intention de déposer un recours devant le Conseil d’État contre cette nomination “illégale”, qualifiée de “provocation”.
Thierry Duboc, son secrétaire général, rappelle que Damien Loras ne remplit pas les conditions requises pour le poste d’ambassadeur :
“Le statut diplomatique et consulaire, tel qu’il a été réformé par Bernard Kouchner en 2009, exige trois conditions : avoir dix ans d’ancienneté, avoir déjà servi à l’étranger et avoir exercé des fonctions d’encadrement. Damien Loras n’a jamais exercé de fonctions d’encadrement.”
Un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères compare la nomination du conseiller diplomatique à un “passe-droit”. Il se souvient de l’épisode brésilien:
“Le Brésil est la sixième puissance économique du monde, un pays qui monte, où sera organisée la Coupe du monde de foot en 2014 et les Jeux olympiques en 2016. Par ailleurs Yves Saint-Geours, l’ambassadeur en poste, est l’un des diplomates les plus respectés au ministère. En ce qui concerne la Thaïlande, le poste reste assez prisé, souvent réservé aux fonctionnaires en fin de carrière.”
Les derniers mois ont été riches en collaborateurs de cabinet “recasés”. Le site d’information Owni en a compté 115. La nomination controversée de Damien Loras n’est qu’une péripétie supplémentaire dans la série de protestations soulevée par la CFDT au ministère des Affaires étrangères. Le syndicat a déjà fait annuler la nomination d’Yves Marek, passé du Sénat à l’ambassade de Monaco. Et déposé un recours (toujours en cours) contre celle de Bertrand Lortholary, issu lui aussi de la cellule diplomatique de l’Élysée, nommé ambassadeur à Jakarta. Thierry Duboc précise :
“Nous n’en voulons à personne. Nous savons que Damien Loras est quelqu’un de brillant, le problème n’est pas non plus du fait qu’il vienne de Élysée. C’est une question de principe. S’il avait été nommé consul général, comme David Martinon, ou directeur d’administration centrale, cela n’aurait pas été illégal.”
Parallèlement au recours devant le Conseil d’État, la CFDT envisage un recours gracieux auprès du président de la République. Le prochain, bien sûr, qui sera ainsi “interpellé sur sa conception de l’État” pour annuler cette nomination.
A voir ici les Inrocksk
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