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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 05:01

 

 

Et bien voici le quatrième livre du fameux John Burdett, Typhon sur Hong Kong.

 

Le quatrième ? plutôt le premier écrit par JohnBurdett qui n'était plus disponible mais devant le succès des "Bangkok 8" et "Bangkok tatoo" ce livre vient d'être réédité par Folio Policier.

 

Ce livre m'a été offert par mon ami Gérard qui l'a trouvé aux Carnets d'asie, conseillé par le Patron.

 

Pour ma part j'ai un peu moins apprécié ce polar qui préfigure les "Bangkok" avec leur célèbre policier. Dans cette première oeuvre on voit apparaître un policier métisse qui préfigure le célèbre Sonchai. Mais il faut le lire et le conseiller.

 

Mais n'étant par un critique littéraire je laisse la place à ces critiques trouvés sur le net.

 

Actu du noir http://actu-du-noir.over-blog.com/article-14193590.html

La découverte de John Burdett avait été pour moi une immense claque. Bangkok 8, publié aux presses de la cité, et depuis repris en poche, est un véritable ouragan de vitalité, d’odeurs, de bruit, de fureur, d’énergie, de violence, d’humour … Les américains parlent d’un cinéma qui doit être « bigger than life », cet anglais au look si british, avec la complicité active de la ville de Bangkok, personnage à part entière de ce roman totalement hors norme, y parvenait d’une façon éblouissante. Craignant d’être passé à côté d’autres chef-d’œuvres de l’auteur, je m’étais immédiatement renseigné sur ses romans, pour apprendre que le précédent, Typhon sur Hong Kong, n’était plus disponible.

 

Il l’est aujourd’hui, grâce à Folio Policier qui le réédite.

 

L’inspecteur Chan travaille pour la criminelle de Hong Kong. Il suit ce qui pourrait bien être sa dernière enquête pour le compte de sa Très Gracieuse Majesté Britannique car, dans deux mois, l’île sera remise sous contrôle chinois. Une enquête hors normes, puisqu’il s’agit de découvrir qui sont les trois personnes qui ont été passées, vivantes, dans un hachoir industriel. Tâche difficile, les steaks hachés étant peu bavards, tâche d’autant plus difficile qu’entre les différentes triades, et le général Xian, de l’armée populaire de Chine, qui contrôle tout le trafic entre la République Populaire et les mafias locales et occidentales installées à Hong Kong, les coupables potentiels ne manquent pas. Pour corser le tout, Chan risque de ne pas être libre de ses mouvements dans une affaire qui se révèle rapidement à très haut risque diplomatique.

 

On trouve déjà, dans ce premier polar de John Burdett (du moins, je crois bien que c’est le premier), ce qui Burdett-Hong-Kong.jpgallait faire le succès des suivants : En premier lieu, la superbe description d’une ville asiatique monumentale, surpeuplée, survoltée, totalement hors norme pour le lecteur européen ; ensuite le choc des cultures asiatiques et occidentales ; tout cela lié par une intrigue solide, souvent insolite, qui multiplie les chausse-trapes. Pour finir, une galerie de personnages impressionnante, avec dans le premier rôle un flic qui préfigure Sonchaï Jitpleecheep, l’extraordinaire flic thaï de la série à venir (Bankok 8 et Bangkok tattoo): métis comme lui, abandonné par son père comme lui, incorruptible comme lui, excellent flic également.

 

La différence repose évidemment sur le lieu, et le moment historique, l’imminence du retour de Hong Kong dans le giron de la Chine pesant de tout son poids sur l’atmosphère de ce polar. C’est également ce qui fait la légère faiblesse de Typhon, par rapport aux suivants. John Burdetty défend une thèse, celle de sa vision de la Chine et de ses rapports avec le reste du monde. Il les défend de façon passionnée et appuyée, trop appuyée, ce qui fait parfois basculer son roman dans l’essai et le pamphlet. Dans les romans consacrés à Bangkok, tout passe, magnifiquement, par la narration, les dialogues ou les situations (souvent très drôles). C’est beaucoup plus efficace, et surtout beaucoup plus romanesque. Cela laisse la liberté au lecteur de tirer les conclusions qu’il veut, à partir d’une réalité bien entendu déformée par la vision de l’auteur. Typhon sur Hong Kong  n’est donc pas exempt d’une certaine maladresse, même s’il reste fort intéressant, en plus d’être très prenant, John Burdett, dès ce premier polar, s’y entendant parfaitement pour tricoter une intrigue. Un brouillon tout à fait recommandable avant la perfection ébouriffante des chef-d’œuvres suivants.

Critique libre http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/15741

Devant l'antre du dragon chinois ...

Ce qu'il y a de bien avec les polars, c’est qu’ils permettent de voyager facilement et de découvrir de nouveaux pays.
On avait déjà parlé de John Burdett avec l'excellent Bangkok 8, qui comme l'indiquait le titre du billet, nous emmenait en Thaïlande.
Cette fois, l'avion atterri à Hong Kong, en 1997 à la veille de la restitution à la Chine de l'ancienne colonie britannique, vestige de la guerre de l'opium lorsque les blancs exploitaient l'immense marché chinois.
On retrouve quelques clés de lecture propres à Burdett et notamment le choc des cultures qui oppose finement des chinois de Chine ou de Hong Kong, des Britanniques et même des Américains ou des Australiens.

[...] Chan aimait l'odeur des livres chinois, subtilement différente des livres occidentaux. Pas de photos sur les couvertures, pas de racolage commercial - tout était dans le texte imprimé. C'est cela que les livres devraient toujours sentir : le papier, la reliure et les mots, pas les fanfreluches.

Ce récit (écrit en 1997 pendant les événements de Hong Kong) nous a semblé un petit peu moins maîtrisé que l'humour ravageur de Bangkok (qui date de 2003) mais les quelques passages un peu faciles (genre yacht, sexe and sun) sont vite lus au bénéfice d'un bouquin très intéressant : le rayon polars de l'année 2008 commence avec une belle surprise.
Le typhon qui menace l'île de Hong Kong au début du bouquin est rapidement oublié : ce n'est qu'une allégorie de la menace plus sérieuse, celle de la Chine à qui vont être restitués ces territoires abandonnés par les anciens colons britanniques.

[...] Chan avait lu un poème contemporain dans lequel le vent était comparé à la ruée d'un milliard d'hommes invisibles écrasant tout sur leur passage. Le poète n'avait pas besoin d'être plus précis : dans la mythologie ancienne, le vent est une manifestation du Dragon, et le trône du Dragon appartenait à l'empereur de Chine.

À deux mois de l'échéance de juin 1997, il reste 6.000.000 de secondes : une pour chacun de ces habitants de l'île qui campent devant l'antre du Dragon chinois.

[...] À cinquante kilomètres au nord vivaient 1,4 milliard d'êtres humains dont l'attention collective était rivée sur Hong Kong, deux mois avant sa restitution à la République Populaire de Chine. C'était comme vivre dans une soufflerie mentale : vous sentiez le vent d'une envie et d'une haine incontrôlables accumulées de l'autre côté de la frontière. Quelqu'un a dit que Hong Kong est un lieu emprunté vivant en sursis. Ce sursis se mesurait maintenant en heures : quinze cents pour le moment, et filant vite. Les communistes arrivaient, ils étaient presque là.

Tout cela prend des allures de fin de siècle et tout le monde s'apprête à basculer du colonialisme anglais (une « dictature éclairée » !) à la dictature tout court.

[...] En Chine, Hong Kong n'est qu'une décoration de Noël, et Noël sera bientôt fini.

Le livre a été écrit, on l'a dit, en 1997 et depuis il s'est avéré que le dragon chinois a bien appris des leçons du capitalisme et que les erreurs du passé (notamment l'effondrement de Shanghaï après sa reconquête en 1949) n'ont pas été reproduites : dix ans après, Hong Kong continue son expansion florissante, même sous le drapeau rouge.
Dans ce décor géo-politique soigneusement dessiné, John Burdett trame une intrigue policière riche et complexe qui entremêle argent sale (on est à Hong Kong !), triades et mafias occidentales (russes, italiens, ... il y en a pour tous les goûts), politique, drogue et même nucléaire.
La prose sans pitié de John Burdett fait souvent mouche et l'on renifle même parfois des parfums de Michael Connelly, belle référence.
Chacun en prend pour son grade : les colons britanniques finissants, les expatriés de tout poil venus s'enrichir ou s'exotiser, et bien entendu les redoutés chinois, qu'il s'agisse des cadres corrompus de l'armée populaire ou des anciens fanatiques des Gardes Rouges dont les échos des atrocités commises pendant la Révolution Culturelle résonnent encore.
Il n'y avait pas grand monde à sauver en 1997 à Hong Kong ...

[...]- Franchement je donnerais dix ans de ma vie pour rester à Hong Kong.
- Sur ce rocher pollué, infesté de chinetoques, superficiel, grossier, matérialiste, étouffant ?
- Vous savez pourquoi ? Parce qu'il grouille de vie, nuit et jour. Il en déborde. Les gens courent dans tous les sens pour gagner leur croûte, personne n'a le temps de rester assis à gémir. L'Angleterre est au Vallium, l'Amérique au Prozac. Ici, les gens se comportent encore en êtres humains. Il y a de la jeunesse, de l'ambition, de l'énergie. Quatre-vingts pour cent de la population ont moins de trente ans.

De quoi renforcer l'idée d'une petite escale à l'occasion d'un futur voyage ...

 

Les chats de bibliothèques http://chatsdebiblio.blogspot.com/2009/11/typhon-sur-hong-kong-john-burdett.html

 

Hong-Kong, 6 millions d'habitants...

... et 6 millions de secondes (1) avant la restitution de l'île à la Chine.
L'inspecteur Chan, un eurasien dont la mère fut assassinée 16 ans plus tôt par les communistes, est chargé d'enquêter sur le meurtre de trois individus dont les corps ont été charcutés par des hachoirs industriels, avant que leurs têtes ne soient jetées à la mer dans des sacs en plastique. Cette enquête nous immerge dans les différentes parties de Hong-Kong, des buildings du quartier des affaires à Mongkok, "l'endroit le plus peuplé de la terre", où cohabitent des réfugiés issus de dizaines de communautés différentes, en passant par "Les Nouveaux Territoires", paysages de conteneurs protégeant des marchandises plus ou moins illégales, squattés par les délinquants et les miséreux. Tout cela compose un monde grouillant et odorant, où 5000 ans de tradition asiatique se mêlent à l'empreinte apposée par le joug britannique.
 
 
 
John Burdett se plait à explorer cette ambiguïté qui fait la caractéristique de Hong-Kong, qui de plus constitue le refuge de milliers de chinois ayant fui le régime communiste de Pékin, et qui appréhendent la prochaine passation de pouvoir. Une angoisse compréhensible pour des individus coincés entre un gouvernement auquel ils ont bien souvent à reprocher la perte d'un -ou de- proche(s), et une administration britannique qui souhaite éviter tout incident avant la restitution de l'île, qui par conséquent ferme les yeux sur les exactions commises par le régime chinois, ainsi que l'a toujours fait le monde occidental, par naïveté d'abord, puis pour sauvegarder les alléchantes perspectives commerciales offertes par l'un des plus grands marchés mondiaux ensuite. Opportunités qu'ont déjà commencé à exploiter les organisations criminelles internationales, qu'il s'agisse des triades asiatiques, des mafias russes, américaines et siciliennes, ou de l'Armée Populaire de Libération chinoise, qui a su tirer des enseignements des pratiques capitalistes. En effet, après l'effondrement du régime soviétique, nombre de dirigeants chinois qui avaient cru au communisme se sont adaptés à la nouvelle donne mondiale en admettant la supériorité du pouvoir de l'argent, et surtout en apprenant à utiliser ce pouvoir...
 
 
A partir d'une histoire ayant pour cadre ce petit territoire qu'est Hong-Kong, l'auteur nous livre une démonstration de l'émergence de la puissance chinoise, avec laquelle il faudra dorénavant compter.
Vous l'aurez compris, "Typhon sur Hong-Kong" est bien plus qu'une simple enquête policière. John Burdett parvient par le biais de son intrigue à rendre compte des ramifications complexes et des enjeux économiques et politiques qui composent les relations entre la Chine et l'Occident, et qui prennent le pas sur le bien-être et les droits des individus. Individus que l'auteur, lui, n'oublie pas : ses personnages sont bien campés, et leur parcours, leurs doutes et les choix qu'ils font servent son propos à merveille.

(1) Le titre original de ce roman est : "The last six millions seconds".

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commentaires

R
<br /> <br /> salut Alain<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> suggestion de livre en rapport avec la Thailande<br /> <br /> <br /> La 9ième directive de Adam Hall<br /> livre d'espionnage se passant à 95% à Bangkok<br /> <br /> <br /> Ce qu'il y a de bien c'est qu'il fut publié en 1967 alors pas de technologie, email, GPS - pas de portables non-plus - histoire avec plusieurs rebondissements - perso j'ai bien aimé. Peut-etre<br /> difficile de trouver en Thailande mais quelqu'un de ta famille peut- te l'amener d'une bibliotheque lors d'un séjour.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonne lecture et merci pour ton blog<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Je prends note pour l'acheter lors d'un prochain passage à bangkok<br /> <br /> <br /> Merci Alain<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
W
<br /> <br /> J'ai du mal à vous écrire, ça "saute".<br /> <br /> <br /> J'aime bien Burdett, mais surtout pour le plaisir de retrouver le cadre de ses histoires, je trouve les trames assez moyennes.<br /> <br /> <br /> Avez-vous lu "Café lovely", de RAttawut Lapcharoensap? Le bouquin est reparu en poche l'année dernière, nouvelles de Thaïlande, chez Points.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Je suis un peu d'accord avec vous<br /> <br /> <br /> Café Lovely ? j'ai fait un article sur mon blog sur cette découverte<br /> <br /> <br /> Alain<br /> <br /> <br /> <br />

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